vendredi 19 février 2010

Mère ou femme, faut-il choisir?

Cette transcription vidéo à été réalisée par un étudiant de français de niveau intermédiaire afin de pratiquer orthographe et compréhension orale. Si quelqu'un a des corrections à suggérer il est tout à fait le bienvenu.




Dénoncer,
s'ensurger, Elisabeth Badinter a repris sa plume pour un nouveau combat. Ce qu'elle appelle la tyrannie de la maternité, le conflit permanent entre être femme et être mère. Son livre à peine sorti la polémiqué bruisse déjà car la philosophe met en cause ce qu'elle affirme être l'essence même de ce que nous fait croire notre société. Les femmes ne peuvent s'épanouir sans la maternité. Elle doivent tout à leurs bébés, leur lait, leur temps, leurs énergies.

E.BADINTER: On assiste comme ça à la montèe d'une nouvelle idéologie maternelle, d'un nouveau modèle maternelle centré sur la nature, par exemple, un allaitement long, de six mois, exclusive à la demande, jour et nuit suivi d'une alimentation mixte. Ça veut dire encore allaitement, en partie, jusqu'à deux ans, ce qui d'une certaine façon réassigne les femmes à la maison.
L'allaitement maternel est effectivement parfaitement adaptée aux besoins de l'enfant mais ça a des inconvénients pour la femme, et par ailleurs le biberon n'est pas cet objet empoissonné. Le lait artificiel dans nos sociétés développées n'est pas nocif et il faudrait arrêter de faire pression sur les femmes comme on peut le faire dans certaines maternités publiques où la phrase habituelle c'est, quand une femme n'a pas très envie d'allaiter, 'mais madame, vous ne voulez donc pas le meilleur pour votre bébé?'

Elisabeth Batinter fustige certains pédiatres et en particulier l'un des plus célèbres, Edwige Antier, qui, elle, milite pour un allaitement le plus long possible.

E. ANTIER: Je ne dit pas que c'est une obligation mais je dit qu'il faut aider les femmes qui comprennent comme c'est vraiment heureux ,doux, une rencontre extraordinaire.

Les deux femmes s'opposent farouchement sur l'existence même de l'instinct maternel. Elisabeth Badinter va jusqu'à affirmer que l'instinct maternel n'existe pas. Pour preuve les femmes de 17 et de 18 siècle confiaient leur bébés à des nourrices.

E.BADINTER: Est-ce que on peut dire qu'il existe un instinct quand dans des périodes aussi longue de l'histoire tant de femmes, millions de femmes ne s'occupent pas de leurs enfants? Est-ce qu'on ne peut pas réfléchir deux minutes et se dire que les valeurs d'une société pèsent beaucoup plus lourd, ainsi que l'histoire particulière de chacune femme, que les hormones de la maternité?

E. ANTIER: L'instinct maternelle existe, attendez, je l'ai rencontré tous le jour en maternité, 40 ans pratique, 40 ans que je vois une jeune mère avec son bébé ne plus penser qu'au besoin du bébé, sous l'effet de l'ocytocine, de la prolactine, de toutes ces hormones qui permettent à notre corps et à notre cerveau d'être en alerte pour les besoin de notre enfant.

En résumé, nous dit Elisabeth Badinter, il faut faciliter la vie de femmes et ne pas le considérer uniquement comme des mères. Si non avertit-elle à force de le culpabiliser certaines finiront par renoncer à la maternité, à ne plus vouloir faire des bébés.

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